Etienne François
"Mes peintures naissent d’un vaste corpus d’images, le plus souvent extraites de livres, de reproductions de peintures ou de photographies. Elles constituent souvent des séries, alors développées autour d’un thème commun, lui aussi souvent poncif de l’histoire de l’art. Mais si ces sources sont par nature particulièrement identifiables, elles n’en demeurent pas moins un répertoire de formes, une impulsion visuelle pour peindre, plutôt que citations ou références. La réappropriation se fait souvent via un détail, un élément formel que j’extrais de l’image, reproduis, détourne, recouvre. Tout autant que ces formes que je réemploie, mes peintures sont en constante évolution. Peintes, repeintes, photographiées, repeintes à même leur photographie… c’est en fait une nouvelle image que je retravaille. S’éloigner du sujet, y revenir toujours un peu, de façon indicielle. Je vois plus en cela un chemin, des ramifications, quelque chose qui se déploie à la façon d’un arbre généalogique - jamais figé.
Si mon travail de peinture prend racine dans un rapport à l’image, ma pratique de la scultpure, elle, dans une certaine logique, le fait dans un rapport à l’espace. Je m’inspire de formes existantes dans le paysage, m’intéresse à des éléments d’architecture, des objets souvent typiques (par exemple des clochers ou encore des palissades). Le tout dans le but de les détourner, les re-fabriquer et les représenter sous un autre point de vue. Ici aussi, il est affaire de transformation du reconnaissable voire de l’usuel en matériaux plastiques ou répertoire de formes.
Et entre toutes ces productions, quelque chose se lie. De l’ordre de l’ambiant. Une cohérence sourde, entre les formes et les couleurs, les objets et les images."
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18/20 - série 1 - copie éditée à 110 exemplaires